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Vivre sa transidentité à l’école, c’est possible en Belgique

« Le sexe indiqué sur l’acte de naissance d’une personne, tel qu’il a été délivré à l’origine, constituera une preuve définitive du sexe d’une personne, à moins que cela ne soit réfuté par des preuves génétiques fiables ».

Cette publication du ministère américain de la Santé et des Services sociaux révélée ce 21 octobre par le New York Times traduit la volonté du gouvernement Trump de restreindre la définition légale du genre, afin d’en faire un état immuable et biologique, excluant ainsi toute possibilité de changer de sexe au cours de l’existence.

L’annonce de cette nouvelle mesure a immédiatement créé l’émoi au sein de la communauté transgenre puisqu’elle priverait purement et simplement environ 1.4 million d’Américains de protection légale, ceux-ci se réclamant d’un autre genre que celui qui leur a été attribué à la naissance. Une porte ouverte au jugement et à la discrimination…

Cette mesure détricote aussi les règles anti-discrimination établies sous l’ère d’Obama dans les institutions scolaires, qui prévoyaient que les élèves transgenres puissent utiliser les toilettes en accord avec le genre choisi et non sur base du sexe attribué à la naissance par Mère Nature.

Ce terrible constat nous amène à nous questionner sur la situation des élèves transgenres en Belgique. Concrètement, comment se positionne le gouvernement vis-à-vis des personnes transgenres, notamment dans l’enseignement et les institutions scolaires ? Les enseignants sont-ils suffisamment formés pour répondre aux besoins de ces enfants et de leurs familles ? Et surtout, comment lutter efficacement contre toute forme de discrimination à et en dehors de l’école ?

"Et pour un empire, je ne peux me dévêtir, puisque sans contrefaçon je suis un garçon"

Mais finalement, que signifie « être transgenre » ?

Pour la plupart d’entre nous, la réponse à la question « Suis-je un garçon ou suis-je une fille ? » coule de source. Un rapide coup d’œil sur les parties génitales suffit à le déterminer et ce, bien avant la naissance.

Mais pour d’autres, l’analyse ne se réduit pas à l’anatomie et à la vision binaire homme/femme, mâle/femelle que soutient la société. L’on parle donc de transidentité dans le cas d’une discordance entre l’identité de genre et l’identité de sexe. Autrement dit, une personne transgenre est une personne dont le genre, le « sexe social », ne correspond pas à celui qui lui est assigné par les organes génitaux reçus à la naissance.

Si la définition semble tout à fait évidente, la notion de transidentité reste néanmoins particulièrement floue et désarçonne nombre d’entre nous. De ce fait, stigmatisées, moquées et incomprises, les personnes transgenres sont bien souvent la cible de discriminations de tous types, et ce, particulièrement en milieu scolaire. Beaucoup d’entre elles se voient ainsi contraintes d’utiliser les toilettes et les vestiaires qui ne correspondent pas à leur genre, ou de négocier avec leurs professeurs pour qu’ils acceptent de les appeler par leur prénom social, ceci instaurant un climat de mal-être et de discordance constant.

Une Fédération Wallonie-Bruxelles réactive

Si la situation semble particulièrement compliquée à gérer en milieu scolaire, c’est aussi, et surtout, parce que les enseignants et protagonistes du paysage scolaire se trouvent bien démunis face à une problématique qu’ils ne connaissent pas.

Afin de répondre au mieux aux demandes et besoins, tant du corps professoral que des élèves concernés, la Fédération Wallonie-Bruxelles se mobilise et propose des solutions. Ainsi, ce 17 mai, en marge de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, la ministre de l’égalité des chances, Isabelle Simonis, et le ministre de l’enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, ont lancé un guide destiné à l’inclusion des personnes transgenres dans les écoles.

Bien que les lois belges en matière de reconnaissance des personnes transgenres évoluent positivement, vers une simplification des démarches pour la reconnaissance de la transidentité, vers plus de respect et d’ouverture et vers une meilleure adéquation avec la réalité, il subsiste néanmoins encore de réels obstacles à surmonter et, petit à petit, à gommer.

« Le parcours des personnes transgenres dans l’enseignement peut être compliqué comme le démontrent plusieurs études menées au niveau européen où 1 personne LGBTQI sur 5 déclare s’être sentie personnellement discriminée par le personnel éducatif ou universitaire », explique Isabelle Simonis. « Il faut inverser cette tendance et pour ce faire, impulser un changement des mentalités. S’il est ici essentiellement question des notions de sexe, d’identité et d’expression de genre, ne nous y trompons pas, c’est aussi d’une indispensable évolution dans le regard que nous portons sur l’autre dont il est question ».

Pour en savoir plus, cliquez ICI 

L’idée de la Fédération Wallonie-Bruxelles est donc de simplifier le parcours scolaire des élèves transgenres en mettant à leur disposition, ainsi qu’à celle de leurs enseignants, une série de textes légaux et administratifs sur le sujet, ainsi que des conseils et bonnes pratiques à adopter afin de construire une atmosphère « trans-friendly » dans les établissements scolaires. Le fait de définir une personne de référence au sein de l’établissement scolaire, ou encore celui de laisser à l’élève le choix de son prénom constituent quelques exemples des mesures mises sur la table. Mieux informer pour ensuite mieux encadrer, tel est l’objectif de cette démarche. Ce guide, créé en collaboration avec des associations et financé à hauteur de 15000€, s’est également accompagné d’une campagne d’affichage au sein des établissements.

Des toilettes et des vestiaires neutres dans les écoles

Si les ministres Marcourt et Simonis ont pris une importante initiative en faveur d’une meilleure inclusion des personnes transgenres en milieu scolaire avec la création de ce guide, elle ne constitue cependant pas la première démarche. En effet, au mois de février 2018, le journal La Meuse révélait que l’université de Liège prenait une importante décision : proposer des toilettes « neutres » pour les étudiants transgenres.

À la demande des deux ministres, l’Ares – l’académie qui chapeaute l’enseignement supérieur francophone belge – a entamé une série de travaux concernant l’inclusion des personnes transgenres.

En 2017 déjà, une enquête menée par l’Ares révélait que 55% des établissements scolaires belges avaient pris des mesures en faveur d’une meilleure inclusion scolaire : la possibilité pour l’étudiant transgenre d’utiliser son prénom social ou de s’inscrire de manière « non-binaire » sur les documents officiels, ou, comme à Liège, l’installation de sanitaires neutres. Des mesures logiques compte-tenu de la volonté de s’adapter au mieux à la réalité de la transidentité.

Un bouleversement nécessaire

Cette politique d’inclusion des personnes transgenres se révèle essentielle puisque, comme nous l’apprenait La Libre Belgique ce 14 février, vingt-trois établissements déclarent « qu’au moins un étudiant transgenre s’est manifesté auprès de leurs services au cours des trois dernières années ». (http://www.lalibre.be/actu/belgique/le-superieur-se-met-a-l-heure-des-etudiants-transgenres-5a833c39cd70fdabb9fee330)

Quant aux hautes écoles et universités, le nombre de personnes transgenres à s’être exprimé auprès de l’établissement s’élèverait à trente-deux ces dernières années.

Preuve en est donc que la route vers une ouverture totale de notre enseignement à la différence, et par conséquent, vers un meilleur vivre-ensemble, est certes encore longue mais pas infranchissable !

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Découvrez sans plus attendre le témoignage exceptionnel de Clarisse, ex David, pétillante quarantenaire et enseignante épanouie.

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