Depuis le XIX^e siècle, le carnaval dunkerquois se présente sous la forme de sorties de bandes et de bals organisés car, à Dunkerque les actes de bienfaisance sont inséparables des réjouissances publiques. L’un n’allant pas sans l’autre, chaque commune de l’agglomération dispose donc de sa propre bande et organise son propre bal. Se déroulant pendant plus de 3 mois, ces festivités, dont le calendrier est articulé autour des « Trois joyeuses » (Jours gras), draine chaque année des dizaines de milliers de participants et de visiteurs.

La visschersbende, « bande de pêcheurs », constitue l’élément principal du carnaval de rue dunkerquois. Elle se présente sous la forme d’une masse compacte et disparate de masques multicolores, appelés les masquelours, qui défilent dans les rues selon un itinéraire bien défini. Pendant que les tambours battent le rappel, la pagaille s’organise. Les masquelours, méconnaissables sous leurs maquillages bariolés, se prennent bras dessus, bras dessous pour former des « lignes » avant de s’engager physiquement dans un gigantesque chahut collectif.

Ce grand « bordel organisé » est mené par un tambour-major, vêtu de l’uniforme traditionnel de grenadier impérial et accompagné d’une musique composée de tambours, de fifres et de cuivres.

La tradition du carnaval dunkerquois reste mouvante et en continuelle évolution. Malgré le succès grandissant de ce dernier, notamment grâce à sa promotion et à sa couverture presse à l’étranger, la fête n’a rien perdu de son essence ni de sa spontanéité.