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Article 27 : quand l’accès à la culture pour tous devient une mission

Au mois de novembre 2019, à l’occasion des 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse publiait 30 chiffres-clés issus notamment d’une grande consultation des enfants de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Et certains d’entre eux se révèlent pour le moins interpellants…

En effet, en 2018, une enquête menée par la FW-B révélait que :

  • 21% des enfants de 1e et 2e primaire affirment n’avoir aucune activité en dehors de l’école.
  • 1 commune sur 2 inscrites dans le dispositif « Accueil durant le temps libre » indique que le coût des activités culturelles et sportives peut représenter un obstacle à la participation des enfants.
  • 6 jeunes sur 10 en 3e et 4e secondaire affirment ne jamais aller visiter un musée ou une exposition.

Des constats alarmants lorsque l’on sait que l’accès à la culture est un droit inhérent à la Déclaration des Droits Humains et devrait faire partie intégrante du quotidien de chaque enfant.

Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

Comment dès lors lutter contre de telles disparités en Belgique ? Quels dispositifs d’aide sont mis en place dans notre pays pour offrir à tou.te.s la possibilité de prendre part à la vie culturelle belge ?

Pour répondre (partiellement) à ces questions, Jereussis.be a rencontré Mathilde Freches, animatrice socioculturelle pour l’asbl Article 27, une association particulièrement active dans ce combat permanent pour faciliter l’accès à la culture. Elle nous explique son quotidien et les projets auxquels elle participe activement.

Parce que le budget ne doit jamais entraver le chemin vers la culture…

Bonjour Mathilde ! Et merci de répondre à nos questions.

La situation actuelle en matière d’accès à la culture apparaît comme particulièrement interpellante. Une des raisons qui l’explique est l’aspect financier et le niveau de vie de certaines familles. C’est précisément à ce niveau que vous travaillez. Pouvez-vous dès lors m’en dire plus au sujet d’Article 27 ? Comment et quand l’asbl est-elle née ?

L’asbl Article 27 est née à Bruxelles en 1999 à l’initiative d’Isabelle Paternotte, comédienne et de Roland Mahauden, ancien directeur du Théâtre de Poche. Son but était de garantir un accès à l’offre culturelle pour tous au moyen d’un ticket permettant d’aller aux spectacles pour 50 FB. Cette somme, devenue 1,25€, correspondait au prix du pain et permettait d’affirmer l’équivalence entre nourriture physiologique et spirituelle. Le nom de l’asbl est quant à lui directement inspiré du 27e article de la Déclaration Universelle des Droits Humains qui dit que « toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. […] ».

Et donc, quelle est votre mission au quotidien ? 

Cet accès à la vie culturelle est entravé par de multiples freins (manque de moyens financiers, problèmes de mobilité, isolement…) auxquels nous essayons de répondre. C’est pourquoi nous avons aujourd’hui trois grands axes de travail. Le premier est l’accompagnement des publics vers la diffusion culturelle pour restituer un accès régulier à une diversité artistique : ticket article 27, organisation de sorties collectives, publication de programmes culturels reprenant l’offre accessible. Le second axe est l’accompagnement vers la réflexion critique à travers des animations et outils pédagogiques afin de permettre au public de se positionner librement face à l’offre culturelle. Le troisième axe est l’accompagnement vers l’expression artistique pour favoriser la contribution de tous à la culture et permettre aux spectateurs de devenir acteurs à travers des projets tels que les comités culturels, les stages et ateliers…

Combien êtes-vous au total ?

Dans le cadre de cette interview, je vais principalement parler du cas de l’asbl en Wallonie puisque c’est là que je travaille. Nous sommes 28 travailleurs répartis en 14 cellules locales (Wallonie Picarde, Mons, Région du Centre, Brabant-Wallon, Charleroi, Namur, Dinant, Chimay-Philippeville, Nord Luxembourg, Centre Luxembourg, Sud Luxembourg, Liège, Verviers, Huy) ainsi qu’une cellule de coordination wallonne située à Namur et qui est composée de la direction, de la comptabilité et de l’équipe d’animation dont je fais partie. Nous sommes donc une équipe conséquente, ce qui est bien nécessaire si nous voulons couvrir un vaste territoire et toucher le plus de monde possible.

Pour avoir une idée plus concrète du travail réalisé sur le territoire wallon, voici quelques chiffres clés pour l’année 2018 : 64533 tickets ont été utilisés, pas moins de 440 sorties collectives ont été organisées, 4593 heures d’animations ont été données auprès de 4482 participants et notre réseau de partenaires était composé de 805 opérateurs sociaux et 814 opérateurs culturels.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’aide d’Article 27 ? 

Article 27 travaille à la fois avec des partenaires culturels (théâtres, cinémas, musées…) qui pratiquent un tarif préférentiel et avec des partenaires sociaux qui luttent contre la pauvreté et ses composantes (CPAS, services d’insertion socioprofessionnelle, AMO, services de santé mentale…). Ce travail de médiation est essentiel pour, d’une part, proposer une offre culturelle diversifiée et, d’autre part, sensibiliser le public précarisé.

Concrètement, toute personne ayant un dossier ouvert dans une association partenaire avec nous peut y retirer gratuitement des tickets. Elle réserve ensuite sa place auprès de l’opérateur culturel de son choix et paie sa place à l’aide du ticket et de 1,25€.

En quoi consiste exactement votre travail à tous sur le terrain ? Pouvez-vous expliquer en quoi consistent vos ateliers et animations ?

En Wallonie, chaque cellule locale est gérée par une (ou plusieurs) personne(s) qui est/sont chargée(s) de tisser les relations de partenariat sur son territoire et de mettre en place des projets, des sorties, des ateliers. Il est important de souligner que chaque cellule opère avec une réalité de terrain spécifique : l’étendue de son territoire, la densité démographique, l’absence/la présence de pôle culturel, son caractère urbain/rural… Il n’existe donc pas deux cellules identiques, sans compter la personnalité et la sensibilité du/de la coordinateur.trice qui imprègnent les actions mises en place.

Les quatre animateurs, quant à eux, travaillent sur l’ensemble du territoire wallon et se rendent chez les partenaires sociaux, à leur demande, pour donner des animations sur différents sujets tels que les médias, la musique classique, le hip-hop, la photographie… Ils développent également chaque année une série d’outils pédagogiques puisque Article 27 est reconnue comme association d’éducation permanente.

Quels sont vos projets dans les semaines et mois à venir ?

Si je dois retenir un seul projet qui se profile en 2020… c’est notre anniversaire ! L’asbl ayant ouvert sa première cellule wallonne en 2000, nous fêterons nos 20 ans l’année prochaine. À cette occasion, nous allons investir le DELTA à Namur le 12 juin prochain. La journée sera consacrée à différents ateliers et moments festifs avec les bénéficiaires et les partenaires tandis que la soirée sera ouverte au tout public pour des concerts et autres spectacles participatifs. Toutes les informations concernant cet évènement seront disponibles sur notre site internet ainsi que nos réseaux sociaux (Facebook et Instagram) que je vous invite à consulter.

 

Propos recueillis par Aurielle Marlier

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