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Guide de l’enseignement – 2 : À quoi sert l’école ?


À quoi sert l’école aujourd’hui ?

On est en droit de se poser la question : l’école est obligatoire, plus de 500 000 enfants vont à l’école maternelle ou primaire, la société y investit beaucoup d’argent, il y a un (voire plusieurs) ministère(s) qui s’en charge(nt)… L’école prend une place importante au sein de la société et au sein des familles. Savoir, et comprendre, à quoi sert l’école est en fait fondamental.

Les médias, les discours en famille, les conversations de parents… tous ceux qui parlent de l’école montrent à la fois une école très sollicitée (pour apprendre « tout-ce-qu’il-faut-savoir », mais aussi la protection de l’environnement, l’égalité entre les êtres humains, la non-violence…) et une école décriée (on n’y apprend pas toujours ce qu’il faudrait, « D’ailleurs de notre temps on savait tous que… », « Il n’y a plus de discipline », « Mais qu’est-ce qu’on vous apprend à l’école ?!? »…).

Pour bien comprendre le but de l’école et le décalage qui existe entre ce que l’on peut en entendre et ce qu’elle devrait apporter, nous allons présenter un historique très court de la société dans laquelle elle fonctionne. Cet historique est incomplet et fait l’économie de quelques subtilités. Mais cela permet d’expliquer que l’école d’aujourd’hui n’est plus l’école que les grands-parents ont vécue. Nous allons donc remonter juste là où va le souvenir des personnes que nous rencontrons, l’époque que l’on peut considérer comme celle d’avant. « Oui, mais l’école, avant… »

Un (très petit) historique

« AVANT »

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Avant, dans la société industrielle, les choix étaient restreints et clairs : tout le monde découvrait rapidement qui serait, qui patron, qui ouvrier, employé, notable, avocat, notaire, médecin, ou encore artisan, menuisier, maréchal-ferrant, agriculteur. En ce qui concerne les femmes, elles, la grande majorité devenaient femmes au foyer ou ouvrières.

Les gens ne pouvaient pas vraiment devenir ce qu’ils souhaitaient (les femmes encore moins) et recevaient plutôt leur métier par héritage que par formation, à l’exception des jeunes très prometteurs qui avaient dans leur entourage une personne influente par sa richesse, ou ses relations.

L’école devait donc, au service de la société, former de bons patrons (sachant lire, écrire, calculer, prendre des décisions pour un grand nombre de personnes) de bons ouvriers (sachant effectuer avec précision et persévérance leur tâche et comprendre les ordres du contremaître)… et inculquer les mêmes valeurs qui étaient surtout celles de l’église catholique. Plus tard, les écoles politiquement marquées « libérales » ou « à gauche » affirmaient avec force leurs différences et s’éloignaient, parfois avec véhémence, de ces valeurs catholiques. Les missions de l’école étaient donc très simples à comprendre et adaptées aux demandes de cette société.

Les dérives de cette société sont assez connues :

  • conditions de vie précaires pour certains métiers, souvent les plus répandus,
  • plusieurs incompétents à des postes importants en fonction de leurs relations et non de leurs compétences,
  • manque de cohésion dans une société qui vivait presque en « castes » puisqu’il existait peu de relations entre les classes sociales et que ces relations étaient souvent conflictuelles,
  • règlement des conflits par la force (gendarmes, renvois, assassinat, guerres…)

« MAINTENANT »

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Aujourd’hui la société belge est le résultat de mouvements communs à l’ensemble des pays démocratiques. Ces mouvements se sont traduits par des événements dont voici quelques exemples :

  • mai 68, libération de la femme, fin de l’apartheid, création d’organisations mondiales contre les guerres et pour la bientraitance (ONU, UNESCO, OMS, etc.),
  • disparition chez nous de certains métiers anciens comme mineur, charron, cloutier et développement rapide de nouveaux comme ceux de l’informatique, du commerce ou de la prévention,
  • explosion des savoirs (la somme des savoirs mondiaux double tous les 6-7 ans !),
  • démonstration du postulat d’éducabilité (chacun est capable d’apprendre si on lui aménage les bonnes conditions),
  • fortes migrations d’un pays à l’autre,
  • séparation (réelle) de l’Eglise et de l’Etat,
  • mise en avant du rôle de l’école reproductrice des inégalités sociales ou de ses possibilités comme émancipatrice sociale,
  • protection supérieure des enfants (création d’UNICEF, convention des droits de l’enfant, …)

Le projet de société est radicalement différent

Si une des fonctions principales de l’école était de préparer à l’exercice d’un métier, ce n’est plus le cas de manière généralisée. Et pour cause, plus personne ne sait dès son tout jeune âge quel travail il effectuera.

On ne peut plus aussi facilement hériter d’un métier…

Car il a disparu, il n’existait que dans le pays d’origine, il n’existe que peu de perspectives d’avenir…

…mais on peut plus facilement choisir d’en exercer un autre.

Parce qu’il n’existe pas encore à sa naissance, parce qu’il n’existait pas dans le pays d’origine (ou était inaccessible), parce que les spécialisations demandées sont mises en avant et donc mieux connues (comme actuellement la revalorisation des métiers techniques)…

Le travailleur change plus souvent de travail, quel que soit son statut ou son emploi.

Soit il change d’emploi, soit il change d’employeur, soit encore de collègues, soit de statut dans l’entreprise… ce qui demande aussi de pouvoir s’adapter et donc de développer, bien au-delà de l’école, de nouvelles compétences.

Et puis la profession n’est pas tout. S’il est vrai que nous vivons dans un monde en partie dirigé par des pôles économiques et donc par les emplois, ceux-ci ne sont pas toute la vie. Sinon comment alors considérerions-nous les demandeurs d’emploi, les personnes lourdement handicapées ou des parents au foyer ?

Les activités non professionnelles et non rémunérées sont apparues, se sont développées et se sont diversifiées.

Avec le changement de nos manières de vivre, nos relations interpersonnelles changent également, des personnes qui avant ne se seraient jamais croisées socialement sont amenées à se côtoyer.

L’école doit donc nous préparer à toutes ces situations.

À quoi sert donc l’école d’aujourd’hui ?

Au vu de ces quelques éléments, il semble que l’expression ancienne de « gagner sa vie » dépasse largement le fait de gagner de l’argent, mais englobe aussi la réussite dans des domaines non professionnels et dans le relationnel quel qu’il soit.

L’école doit donc préparer la jeune génération à « gagner sa vie » selon ces nouvelles acceptions. Il est possible de remarquer qu’elle s’y est adaptée, ou essaye du moins.

Le tableau suivant dresse un rapide état des lieux de différents changements dans les fondements mêmes de notre enseignement.

 

Tableau 1 : Tableau comparatif des caractéristiques de l’école « avant » et de celle du 21e siècle.

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Nous pouvons résumer en disant qu’elle doit permettre à chaque élève de se développer au maximum ET à tous de se développer ensemble.

Autrement dit, elle doit

  • permettre à chacun de « gagner » sa vie selon sa volonté et de pouvoir la modifier tout au long de celle-ci,
  • permettre de bien vivre ensemble maintenant et encore mieux demain.

Voilà à quoi sert l’école en FWB, à l’aube du troisième millénaire.

La suite de ce livre va permettre de découvrir comment sont exprimées légalement ces missions et comprendre comment l’école, héritière d’une structure du passé, tente de les mettre en œuvre.

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